Résultats premier trimestre Chiffre d'affaires : 3,6 Md$ (+30%) Bénéfice net : 670 M$ (+29%) Oracle démarre très fort son exercice fiscal 2007 en rendant une copie pour le premier trimestre qui dépasse à la fois ses propres prévisions et les attentes des analystes. Le bénéfice net atteint 670 M$, soit une progression de 29% sur un an et le bénéfice par action s'aligne à 0,13 $. En laissant de côté les impacts des récentes acquisitions - Oracle a dépensé environ 20 Md$ au cours des trois dernières années en croissance externe en se payant notamment Peoplesoft et Siebel - le bénéfice croît de 26%, à 930 M$. Heureux actionnaires, leur titre leur rapporte 0,18 $ hors exceptionnel, soit davantage que les 0,16 $ escomptés par Oracle et les analystes. Enfin, le chiffre d'affaires du groupe bondit de 30%, à 3,6 Md$. Les observateurs tablaient sur un revenu de 3,47 Md$ et Oracle avait annoncé en juin une progression seulement comprise entre 19 et 20%. Le groupe a su profiter d'une spectaculaire croissance des ventes de nouvelles licences (+80% en valeur), celles-ci représentant 22% du CA global. Les mises à jour et le support ont, pour leur part, généré 54% des revenus du groupe, à 1,9 Md$. Enfin, les services complètent le tableau avec 846 M$. Un bon trimestre qui rend arrogant Forts de ces bons résultats, les dirigeants d'Oracle n'ont pu se contenter de se taper dans le dos en se félicitant. Ils ont également jugé bon de fanfaronner et de faire preuve de ce que d'aucuns qualifieraient d'arrogance à l'égard de leur principal concurrent, SAP. La première salve est tirée par Charles Philippe, le co-président du groupe, qui précise qu'Oracle a remporté 88 contrats au cours du trimestre pour lesquels il était placé en situation de concurrence frontale avec l'éditeur allemand. Le PDG, Larry Ellison, prend le relai en affirmant que la partie middleware de Fusion - la suite d'applications construite à partir des produits Oracle, Siebel et Peoplesoft - est "à des années [devant]" NetWeaver de SAP, un produit qui reste "relativement nouveau et incomplet". Poursuivant sur le même ton, Larry Ellison s'en prend ensuite à la stratégie de SAP et plus particulièrement à la décision de l'Allemand de ne sortir une nouvelle version de son PGI mySAP ERP qu'en 2010. "Ils auront deux années entières de retard sur la sortie de Fusion", explique Ellison. La réaction de SAP ne s'est pas faite attendre. Par la voix du vice-président Bill Wohl, l'éditeur rappelle que si la partie middleware de Fusion est disponible, le développement de l'ensemble de la suite applicative - nommée Project Fusion - doit théoriquement toucher à son terme en 2008. Et que ces futurs développements n'existent à l'heure actuelle "que sur PowerPoint". Pire encore, l'éditeur d'Outre-rhin accuse à demi-mot son concurrent de tromper son monde sur l'état d'avancement de Fusion. "En janvier, Oracle prétendait qu'il avait développé la moitié de Fusion et, il y a deux semaines, il affirmait qu'il n'en avait pas encore terminé la moitié. Oracle doit se fixer sur une version de la vérité et être honnête sur son état d'avancement".